Starfish est le premier roman de la trilogie des rifteurs. Il nous propose de suivre dans les fonds abyssaux le destin de plusieurs personnages ... disons psychologiquement fragiles. On s'intéressa plus particulièrement à Lenie Clarke, personnage principal et désigné de par son ancienneté comme la chef d'équipe de cette petite bande et à Gerry Fisher, un rifteur ayant connu quelques problèmes avec son rapport avec les autres humains et notamment les enfants. On vivra avec eux leurs sorties hors de la station BeeBe et on découvrira ce monde d'obscurité et de noirceur qui les entoure. Malgré ça, très vite, ils s'adapteront aux grands fonds marins plus qu'ils ne se sont jamais adaptés en surface.
Starfish est roman étonnant. Je le classe personnellement dans la catégorie hard-sf tellement le travail de fond est riche et sonne juste. Je ne suis pas un expert en biologie des fonds marins, mais l'auteur fournit suffisamment de référence à la fin de son roman et semble avoir pas mal bossé à haut niveau sur le sujet pour ne pas avoir à remettre en doute ce côté là. On se sent vraiment dans les fonds marins avec la pression, le manque de luminosité, les poissons des grands fonds... Cette partie là mérite à elle seule de lire ce bouquin ou au moins de lui laisser une chance. Pour continuer avec les bonnes choses, j'ai trouvé l'ambiance exceptionnelle avec cette station des grands fonds, ces quasi-timbrés qui y habitent, plus quelques personnages comme Scanlon assez sympa. On a envie de tout savoirt.
D'un autre côté, Starfish m'a un peu laissé sur ma faim sur un point. Tout est tellement bien avec un huis clos quasiment parfait. Oppressant rien que par son emplacement même ancrée dans un fond abyssal, paysage attirante et repoussant au possible. Les personnages peuvent tout plus ou moins péter un câble facilement et devenir de vrais psychopathes à la suite. L'histoire est prenante... Mais, car il y a un mais pour moi, j'ai trouvé que ça manquait un peu de burne, ça manque de mort, on a envie de voir la situation se dégrader, on a envie de voir les personnages mises en scène dans des situations extrêmement délicates. J'ai envie d'avoir un thrilleur, plus thrilleur, l'horrifique est là, mais pas l'horreur.
À la fin de lecture, j'étais vraiment déçu, mais avec une petite semaine de recul et un petit coup de frais dans la tête, je suis bien moins négatif sur le roman. Malgré la très grande ressemblance que j'ai pu lui trouver avec le Volcryn de George R.R. , Starfish est un roman avec un côté hard-sf indéniable. S'il est ici sublimé, il n'en reste pas moins que cela soulève quelques difficultés. Starfish peut difficilement rentrer dans la case des romans divertissants. C'est engagé, engageant mais tout n'est pas offert au lecteur et en l’occurrence pour moi c'est un peu comme un ballon qu'on gonfle, qu'on gonfle et qui devient tellement gros que le seul truc qu'on attend encore est l'explosion... et malheureusement, je l'attends encore. Peut-être dans les prochains... même si cela sera en poche pour moi.